La reprise de l’économie mondiale s’essouffle, et l’Afrique n’est pas épargnée. De multiples crises, dont l’augmentation du coût de la vie, le ralentissement de la croissance, l’impact de plus en plus visible du changement climatique, les pandémies et les tensions géopolitiques, entravent le développement socio-économique de l’Afrique. La reprise économique de l’Afrique a perdu son élan, avec une croissance moyenne du PIB réel estimée à 3,2 % en 2023, contre 4,1 % en 2022. Ce ralentissement de la croissance résulte de multiples chocs et de pressions inflationnistes élevées, qui affectent particulièrement les principales économies du continent. Malgré ces défis, la croissance économique de l’Afrique reste résiliente, soutenue par un fort rebond des dépenses d’investissement dans les infrastructures, un redémarrage du nombre d’arrivées de touristes après la pandémie de la Covid-19 et les gains apportés par la diversification économique. En 2023, la croissance économique de 15 pays africains a été supérieure à 5 %, et l’Afrique est restée la région à la croissance la plus rapide après l’Asie. Dans un monde où les incertitudes et la fragmentation géopolitique ne font que croître, renforcer la résilience doit rester une priorité stratégique pour l’Afrique. Les projections les plus récentes du Groupe de la Banque africaine de développement indiquent que la croissance s’accélérera pour atteindre 3,8 % en 2024, et se consolidera à 4,2 % en 2025. Cette expansion sera généralisée, avec un élan de croissance soutenue attendu dans 41 pays.
Les prévisions de croissance de l’Afrique reflètent les efforts des pays pour diversifier leurs économies et pour mettre en oeuvre des politiques nationales qui inversent l’augmentation du coût de la vie et stimulent la consommation privée. Toutefois, les risques mondiaux et des poches de déséquilibres intérieurs posent des problèmes. Les tensions géopolitiques pourraient perturber les chaînes d’approvisionnement et relancer la hausse des prix des produits de base. Les pressions inflationnistes en Afrique restent profondément enracinées et ont réduit le pouvoir d’achat des populations avec une incidence négative sur leurs moyens de subsistance. La hausse des taux d’intérêt mondiaux et le coût élevé du capital ont augmenté les paiements au titre du service de la dette. Ceci a eu pour effet de limiter les investissements dans les secteurs générateurs de croissance et dans le développement du capital humain. Des conflits internes exacerbent les défis économiques. Ils déplacent des millions de personnes et menacent la stabilité régionale. Le présent rapport décrit les mesures à prendre pour relever ces défis économiques et accélérer la transformation structurelle de l’Afrique. Un cadre de politique monétaire crédible pour maitriser l’inflation, une mobilisation accrue des ressources nationales et des partenariats stratégiques mondiaux ainsi que la paix et la stabilité sont les clés d’une Afrique prospère.